FICHIER ELECTORAL

De l'huile dans les engrenages

L'huile est aujoud'hui plus que jamais une denrée rare au Sénégal. On le savait depuis belle lurette que cette denrée alimentaire était nécessaire pour la préparation du fameux Thiébou diene (le riz au poisson), le plat national du Sénégal, mais pas au point de menacer le fichier électoral, la pomme de discorde actuellement pour l'opposition dite significative au Sénégal. Regroupé autour du "Front Siggil Sénégal" (rendre la dignité au Sénégal), l'opposition entend se battre pour expliquer aux populations sur la nécessité de boycotter les élections législatives du 3 juin. La menace est sérieuse et l'on parle même de la possibilité d'instaurer un gouvernement parallèle. C'est dire que la démocratie sénégalaise est entrain de perdre ses lettres de noblesse. La CENA (commisssion électorale autonome indépendante) chargée de gérer les élections n'a plus sa raison d'être d'autant plus que son rôle est désavoué par l'opposition qui contexte toujours la victoire du président Wade. Pendant ce temps le prix de l'huile décidement, a augmenté. Le fût de 200 litres a connu une hausse de 8.500 Fcfa, le bidon de 20 litres augmente de 1.100 Fcfa, celui de 5 litres coûte désormais 3.800 Fcfa , alors que le gouvernement du Sénégal a dégagé récemment la somme de 9 milliards 180 millions de francs CFA pour subventionner le prix de l’arachide au producteur. Au delà de cette flambée des prix, c'est la vie quotidienne qui devient de plus en plus difficile, au moment où le salaire des députés est à la hausse, sans oublier les futurs sénateurs et que certains membres du MFDC (mouvement des Forces démocratiques de la Casamance) souhaitent des représentants à l'assemblée nationale. Ce n'est ni le moment, ni l'occasion d'attiser la flamme, de mettre de l'huile sur le feu, les mécontentements des populations ne sont pas pour instaurer un climat de paix. Pour en revenir au fichier éléctoral, il est temps que les parties s'entendent afin qu'il y est un consensus général sur cette question. Que ce soit l'opposition ou le parti au pouvoir, le fichier électoral n'est la propriété de personne, c'est à l'ensemble des représentants du peuple du Sénégal qu'il appartient de l'élaborer. Aux dernières nouvelles, les corps militaire et para-militaire s'apprêtent à voter ce weekend. C'est dire que le report des élections n'est plus à l'ordre du jour, d'autant plus que le recours du parti socialiste concernant la répartition des sièges des députés au niveau départemental, auprès du Conseil d'Etat vient d'être annulé.
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Version imprimable | pouvoir législatif | Le Lundi 21/05/2007 | 0 commentaires

Elections législatives au Sénégal

Va t-on vers une assemblée à mouvance présidentielle?

Après les élections présidentielles qui ont permis de réélire Abdoulaye Wade pour un mandat de cinq ans à la tête du pays, place maintenant aux élections législatives prévues le 3 juin. D'ores et déjà les politiciens s'activent pour convaincre l'électorat sénégalais de leur donner le maximum de voix en vue d' une présence forte et effective à l'assemblée nationale. 150 représentants du peuple vont devoir débattre et approuver ou désapprouver l'ensemble des textes législatifs qui leur seront soumis. Les enjeux sont importants pour le pays, puisque l'assemblée est le lieu idéal où s'exerce normalement la volonté populaire, la véritable démocratie. Encore faudrait-il donner la place aux différentes composantes de la population pour une prise en compte de toutes les forces vives de la nation. Il n' y a pas de démocratie sans contre pouvoir, autrement dit l'opposition est nécessaire afin de garantir la paix, assurer le développement et relever les nombreux défis qui nous interpellent. L'équilibre entre l'exécutif, le judiciaire et le législatif est souhaitable dans tous les régimes démocratiques, or à la lumière de ce qui se passe actuellement au Sénégal, cet équilibre est loin d'être acquis. Une partie de l'opposition sénégalaise significative dénommée Coalition Populaire pour l'Alternative (CPA) réunissant les principaux chefs de partis, a décidé de mener une campagne anti-campagne en vue de boycotter les élections législatives. Ces partis jugent qu'il n'y a pas eu de concensus dans le code électoral et qu'ils ne battront pas campagne, au risque de perdre des sièges à l'assemblée. Déjà l'opposition avait obtenu une annulation du décret présidentiel portant répartition du siège des députés, qui n'était pas conforme à la législation, entraînant du coup le report des élections législatives qui étaient couplées avec les présidentielles du 25 février. Des élections libres démocratiques et transparentes supposent au préalable un concensus sur le code électoral. Selon la CPA l'audit du fichier électoral est loin d'être satisfaisant après la vérification de l'ensemble du processus électoral que leur permet la loi. Malgré la refonte du fichier électoral qui en passant a coûté aux contribuables sénégalais plus de 24 milliards de francs cfa, des divergences subsistent, entre autres le recours à la biométrie pour empêcher les votes multiples. Déjà en février la Commission Nationale Electorale Autonome (CENA) avait interpellé le ministre de l'intérieur sur 7 points qui à son avis étaient à revoir parmi lesquels, la disparition de 1, 5 millions d'inscrits rejetés par le fichier automatisé.

De l'alternance qui avait permis à une coalition de partis de l'opposition de remporter les élections de 2000, à l'alternative proposée par une coalition populaire pour s'opposer à la non réelection du Président Wade en 2007, c'est l'atermoiement du peuple sénégalais qui est plutôt mis en exergue. Les nombreuses crises scolaires continuent de paralyser le pays, les jeunes sénégalais continuent toujours de braver la mer à la recherche de l'Eldorado occidental et finalement la population sénégalaise ne sait plus à quel sain se vouer. Les politiciens à qui revient l'organisation de la cité sont plutôt attirés par un jeu d'hypocrisie caractérisé par des stratégies d'alliance, qui pourraient leurs ouvrir des postes ministériels dans le futur gouvernement. C'est dire que le peuple a du mal à s'y retrouver ...
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Version imprimable | pouvoir législatif | Le Samedi 05/05/2007 | 0 commentaires