Il est vrai que la crise pétrolière qui sévit actuellement dans le monde, n'arrange pas du tout les différents programmes de relance économique, et la hausse du prix des carburants se reflète naturellement dans tous les secteurs de la vie économique. Face à cette situation, les gouvernements multiplient les initiatives de sorties de crise et les pays développés aussi n'échappent pas du tout à cette flambée de prix, qui modifie les habitudes de consommation.
Au Sénégal la course aux biocarburants et autres énergies renouvelables est lancée au moment où le rapporteur général de l’Onu sur le droit à l’alimentation, M. Jean Ziegler en s’adressant devant la Troisième Commission de l'Assemblée générale, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, exprime ses craintes dans l’utilisation des biocarburants et n’a pas hésité à dire que c’est : « un crime contre l’humanité lorsque l'on convertit un sol productif pour l'alimentation en terre à produire du biocarburant ».
Les pays pauvres comme le Sénégal ressentent le plus les effets économiques de cette crise d’autant plus ces pays ne disposent pas d’autres ressources naturelles pour combler le déficit. C'est une tâche pas du tout facile pour le gouvernement sénégalais en place certes mais les autorités gagneraient à diminuer le train de vie de l' État, ne serait-ce que pour donner le bon exemple. L'instauration du Sénat et l'augmentation du salaire des députés, ne sont pas à mon avis des mesures pour venir à bout du malaise social. Le nombre de ministères (37) est toujours pléthorique, le ministère des affaires étrangères et celui des sénégalais de l’extérieur sont à fusionner, le ministère de la santé devrait englober, celui du Cadre de vie et de l'Hygiène publique par exemple, le ministère des finances de même englober celui de la Microfinance et la Coopération décentralisée ramenée au ministère de l''intérieur, tandis que le ministère de la Femme et de l'Entreprenariat féminin me semble plutôt relever d’une stratégie politique. De même, la réduction du salaire des fonctionnaires, ne me semble pas être la bonne solution, il faut à mon avis augmenter le pouvoir d'achat des ménages, en mettant en place une véritable politique de l’emploi. Avec au moins un salaire minimum de 100 000 Fcfa, il est difficile d’ assurer les dépenses d’un foyer au quotidien. Il faudrait trouver des solutions pour qu'au moins dans une famille il puisse y avoir deux ou trois personnes pour alléger les dépenses. Les immigrés sénégalais font de leur mieux pour subvenir à leurs familles respectives, ce qui est salutaire pour les bénéficiaires, mais il faudrait aussi penser aux personnes démunies qui n’ont pas d’autres issues que de compter sur leurs propres moyens. Ce ne sont pas des idées qui manquent, mais c’est juste encore une fois une question d'organisation, de gestion saine dans les affaires et surtout d'établir une équité sociale. Le secteur des transports est bien pourvoyeurs d'opportunités de travail, le fait de financer l'obtention du permis de conduire, pourrait être une solution aux désoeuvrements de certains jeunes sans qualification professionnelle, Dakar souffre énormément de problèmes de transport. L’Université où se forment les élites du pays, a du mal à assurer la formation adéquate pour les jeunes étudiants, qui souvent sont recalés dans les cycles d’études. Les étudiants "cartouchards"comme on les appelle, qui n'ont pas de chance de s'insérer dans le secteur productif, pourraient être récupérés pour combler le manque d'enseignants dans l'éducation. C’est ce qui est entrain de se faire avec le projet des vacataires de l’éducation nationale, mais il faudrait une revalorisation de ce métier qui passera obligatoirement par une augmentation de leurs salaires. Certes il faudra trouver les moyens de les payer et l' État doit trouver les solutions salvatrices. La consommation locale devrait être encouragés, la vallée du fleuve Sénégal produit du riz, et il serait bien d’encourager les producteurs locaux, d’arrêter ou de diminuer l’importation de riz, afin de faciliter l’écoulement de la production. La production de l’oseille de guinée ou carcadé plus communément appelé au Sénégal Bissap, que Mme Viviane Wade a encouragé pour la production biologique à une grande échelle, est une excellente initiative mais il faudra que cette mesure puisse trouver un appui politique, en généralisant par exemple dans les réceptions et autres manifestations politiques, sociales, l’utilisation de ce jus. Le Sénégal est le 7e producteur mondial, il faut exploiter ce potentiel, avec toute une organisation politique et économique autour de cette plante. L’augmentation de taxes sur l’alcool ou des produits importés, serait bénéfique pour renflouer les caisses de l’État.
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