Où va le pays?

le désarroi du peuple sénégalais

Quand les populations s'énervent parce que le pain se fait rare,  qu'une panne d'électricité se déclenche  quotidiennement et empêche toutes activités, ou  qu'elles ne se reconnaissent plus parce que découragées par des politiciens sans aucuns états d'âmes, alors il y a lieu de s'inquiéter sur l'avenir du pays. Comment  peut-on accepter dans un pays que les autorités tardent à payer par exemple des primes aux footballeurs? Que des citoyens ayant déposés leurs passeports à temps ne puissent pas les retirer? Que pour se rendre au travail en ville depuis Guédiawaye (banlieue dakaroise) l'on paye trois fois le trajet sans garantie d'arriver à l'heure.  C'est que quelque part existe un malaise qu'il faudrait combattre dès maintenant pour éviter le désintéressement des citoyens à l'oeuvre de construction nationale. Il faut assainir l'administration, motiver  toutes les personnes qui se sacrifient pour que le Sénégal soit un pays de référence. Cela passera nécessairement par des modèles d'intégrité, de dévouement et d'amour de la patrie. Abdou Latif Coulibaly  journaliste écrivain, patron de presse et directeur d'une école de journalisme en est un exemple parmi d'autres, qui à sa manière tente de mettre à nu les principaux maux du Sénégal.

Si les jeunes ne veulent plus rester au Sénégal, c'est parce avant tout ils n'ont plus confiance aux institutions, aux hommes politiques. Il faut se dire la vérité, il y a une réelle crise d'identité et cette absence de référence, oblige les jeunes à regarder ailleurs. Il est vrai que c'est notre pays à nous tous et que tout un chacun se doit d'apporter sa contribution aussi insuffisante qu'elle soit. Pour en revenir au problème des passeports, c'est une honte, non pas parce que l'administration ne fonctionne pas correctement, mais parce que cela perdure et qu' il n'y a pas  une réelle volonté politique pour décrier ce fait et remédier à la situation. Malgré la délocalisation du bureau des passeports à Dieupeul (quartier de Dakar), le problème reste entier. Ce qui est surtout écoeurant c'est  de se voir traiter comme un citoyen de seconde zone, acquérir un passeport c'est un acte de citoyenneté, et tout doit être fait pour que  cette délivrance puisse se faire dans de bonnes conditions et le plus rapidement possible.  Même si la confection des passeports est problématique, toujours en est-il que l'organisation est à parfaire. Pourquoi pas ne pas publier des listes officielles, des convocations individuelles avec un calendrier de délivrance, ce serait un début d'organisation fluide. Un certain nombre d' expatriés qui étaient en vacances pour les fêtes de décembre, ont connu des déboires et beaucoup d'entre eux sont restés bloquer à Dakar par défaut de passeport.

On a l'habitude de dire que dans ce pays, sans relations vous êtes sûrs ne pas avoir gain de cause  de la manière dont vous le souhaitez, ce n'est pas une spécificité sénégalaise certes mais les proportions sont inquiétantes. Le premier fléau à combattre dans ce pays est l'intégrité, sans cette valeur fondamentale, nous risquons de ne pas atteindre les défis de la mondialisation. Il est  temps de poser les jalons d'un homo-senegalensis, juste, intègre, honnête, patriote, au delà des querelles politico-religieuses, et qui n'agira que pour le bien du Sénégal. C'est en ce moment que les populations pourront se dire tout n'est pas rose, mais il y a de réels espoirs pour y arriver, tout simplement parce qu'ils auront crûs aux efforts déployés par les uns et les autres. Toutes les familles aisées au Sénégal n'ont qu'un seul but, celui d'envoyer au moins une de leurs progénitures à l'étranger pour des lendemains meilleurs. Que feront alors les jeunes issus  de famille pauvre,  qui n'ont  aucunes perspectives? Dans un pays où il fait bon de vivre, il devrait au moins y avoir des structures  lorsque l'on est à la recherche de travail, des maisons  pour l'emploi pour centraliser toutes les offres d'emploi et les gérer dans la transparence sans favoritisme et dans le strict respect de la loi. En France loin de moi l'idée de comparer, mais l'exemple de l'ANPE (l'Agence Nationale pour l'emploi) est édifiant pour permettre à des chômeurs de pouvoir trouver une activité. Une structure, où le népotisme est combattu dans toutes ses facettes, ce n'est pas le travail qui manque, mais c'est juste seulement une question d' organisation.

 


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Version imprimable | Actualités | Le Mercredi 17/10/2007 | 0 commentaires