Les élections présidentielles et législatives à peine terminées, et voilà que s'achèvent les sénatoriales. Ces dernières élections auront permis au président de la republique de nommer les 65 senateursPerson Name ProductID="la République. L'élection" w:st="on">. L'electionPerson Name > des 35 autres restants devait être soumis à l'assemblee nationale (aux députés et élus locaux qui étaient seuls habilités à voter). Autant dire que le président a nommé officieusement les 34 sénateurs issus du vote de l'assemblée, d'autant plus que le parti au pouvoir, fort de ses alliances avec les transhumants politiques, n'a laissé aucunes chances aux autres partis de l'opposition, sinon un poste de sénateur (de la région de Vélingara dans le sud du pays). Le seul poste d'ailleurs de sénateur qui revient au parti de Landing Savané, qui bien qu’étant de l'opposition est proche de la mouvance présidentielle. L'on se pose la question de l'utilité d'une telle assemblée bicamérale, qui outre l'augmentation de la masse salariale des élus, ne peut qu'être qu'un prétexte pour renforcer sa suprématie et assurer ses arrières, en somme former un rempart de sécurité pour les années à venir. Que l'on ne se leurre pas, l'ère des partis au pouvoir pour un contrat à durée indéterminée est révolue. Les exigences de transparences, de bonnes gouvernances exigées par la démocratie moderne, et même la convenance morale, devraient empêcher pareille situation. Le peuple ne s'y trompe pas et saura choisir le moment venu, la personne idéale devant présider les destinées de la nation. Autrement, c'est la démocratie qui en souffrirait,tout citoyen est libre de se porter candidat, mais dans les règles de l’art, soit avec ses propres moyens individuels ou soit avec l’aide de son parti. Cela passe par un respect de la constitution par l’ensemble des forces vives de la nation, pour ne pas fausser le jeu démocratique. Le boycott des sénatoriales par une grande partie de l’opposition n’est pas pour garantir le jeu démocratique, même si les élections ont été libres, il faut avoir le courage de regarder la situation en face. La politique sénégalaise n’est plus en mesure de satisfaire le peuple, laissait en rade dans ce processus démocratique. Regarder les sénégalais dans les yeux c’est avant tout se dire qu’une assemblée bicamérale se devrait au moins de réunir l’opposition significative, qu'elle est coûteuse et va être chère pour lescontribuables, que les jeunes sénégalais qui partent à l’aventure dans des pirogues de fortune n'ont pas pour le moment pas d'autres alternatives, même si leurs solutions ne sont pas du tout recommandables, que le sacrifice de soi pour la nation n’est pas du tout récompensé à sa juste valeur (je prends l’exemple des éboueurs qui étaient restés des mois sans salaire, des champions du monde de scrabble en 2006 et 2007 sans aucunes aides). Comment regarder les sénégalais dans les yeux quand des scandales éclatent et que les fauteurs ne sont pas poursuivis, quand certains politiciens se jouent de la confiance du peuple? Même avec une franche volonté, on aura du mal à rectifier le tir, il faut assainir, les mentalités et cela passe nécessairement par des comportements citoyens.