Le soir du 26 février 2012, les sénégalais éliront un nouveau président de la république. D'ores et déjà les candidats se manifestent pour présider au destin du peuple sénégalais. Ce que l'on attend d'eux, c'est un minimum de respect. Respect pour les souffrances endurées, respect pour le parcours exemplaire du peuple qui en choisissant l'alternance a choisi en même temps la non-violence, respect pour la dignité du peuple sénégalais. On ne cessera jamais de le rappeler, les sénégalais n'ont pas besoin de folklore ni de mascarade, l'une des qualités fondamentales du futur président sera la probité intellectuelle et morale. Le Sénégal n'en manque pas et il faudra certainement donner la chance aux candidats méritants pour conduire les affaires du pays. J'en reviens toujours au juge Kéba Mbaye au risque de me répéter, il doit demeurer une référence surtout pour les jeunes générations qui ont en main les cartes d'électeurs. Je veux justement leur dire non seulement les grandes vertus d'un homme d'État mais surtout des exemples dans la sphère politique sénégalaise qui les éclairciront d'avantage sur le choix à porter sur le futur président. Le juge Kéba Mbaye disait dans ses propos que:
« Que ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir et en abusent, ou qui se sont enrichis en foulant aux pieds les règles d’éthique se le disent bien ; ils n’inspirent aucun respect aux autres Sénégalais. Or le respect de ses concitoyens est le bien le plus précieux du monde. C’est le seul qu’il faut désirer, qu’il faut rechercher. C’est le seul qui est admiré. Le respect dû au pouvoir ou à l’argent, s’il a un autre nom, s’il s’appelle crainte ou courtisanerie, c’est que les paramètres éthiques qui les régissent se sont déréglés. Or, la crainte et la courtisanerie sont détestables parce qu’elles avilissent celui qui les inspire comme celui qui en est la proie. Elles ne durent que le temps que dure la force ou la fortune qui les motivent, c’est à dire peu ; et elles s’effacent avec la perte du pouvoir ou de l’argent Le pouvoir est fait pour servir. Il est passager ; l’argent ne sert qu’à satisfaire les besoins ; au delà, il est inutile ».
La courtisanerie est un fléau dans l’espace politique sénégalais et il faut en prendre conscience. Beaucoup de candidats se sont déclarés ou envisagent de se présenter, sans jeter la pierre sur personne, il faut se dire que les sénégalais ont surtout besoin de sang neuf et à tous les nouveaux. Je n’ai rien contre les candidatures indépendantes comme celles d’Ibrahima Fall, Lamine Diack, Moussa Touré ou autres connus de la vie politique sénégalaise. Pour le professeur Ibrahima Fall bien que je ne doute de sa probité intellectuelle et morale a été ministre des affaires étrangères sous le règne du président Senghor avant d’aller occuper des fonctions aux Nations-Unies. Certes c’est un candidat de qualité mais faut-il le rappeler, il a été le ministre de l’éducation nationale qui a inauguré la première année blanche dans le système éducatif sénégalais. Même s’il n’est pas entièrement responsable, il s’est illustré dans la scène politique. Lamine Diack a occupé des fonctions ministérielles. Moussa Touré de même eu à occuper le ministère des finances avant son parcours dans l’UEMOA (union monétaire des États de l'Afrique de l'Ouest) La force de ces trois candidats résident certainement dans leur expérience dans la conduite des affaires de l’État mais également à leur expérience internationale dans les organismes internationaux. Moustapha Niass est le candidat de Benno siggil Sénégal (traduit du wolof ensemble pour rendre honneur au peuple sénégalais). El Hadj Momar Samb de la RTA/S (Rassemblement des travailleurs Africains/Sénégal) serait un candidat idéal pour cette coalition, lui qui a toujours été du bond bord et en même temps il est un exemple dans son engagement politique. Il a été de tous les combats depuis les mouvements Xarebi journal et organe de lutte de l'ancien And jëf MRDN, le mouvement révolutionnaire pour la démocratie nouvelle, dot il assurait la coordination). Moustapha Niass de même a été ministre des affaires étrangères depuis btrès longtemps dans le régime socialiste du temps de l'ancien président de la république Léopold Senghor et pire il a contribué largement à l’élection du président Abdoulaye Wade, il est vrai certes avec la complicité de l'électorat sénégalais. La candidature féminine du Professeur Amsatou Sow Sidibé serait la bienvenue même si l'assise politique lui fait défaut. Elle incarne pour le moment tout l'espoir des femmes mais aussi des hommes sénégalais par sa vision et sa volonté de vouloir changer les choses. Elle n'est pas la seule des candidats à afficher cette marque, Bruno Victor Louis d'Erneville, Moubarack Lô par exemple.
Nous voulons d’un président qui n’appartient à aucune tendance ou groupuscule, difficile de l'avoir au Sénégal vous me direz. Mais il existe ce candidat et il est à chercher dans les nouveaux visages et c'est un risque à prendre. La transhumance politique au Sénégal est tellement banale que c'est un sport national.
Beaucoup de ces prétendants sont tellement politiquement ancrés dans la société sénégalaise que je doute de leur indépendance. Reste maintenant les candidats indépendants comme les professeurs Moustapha Samb, Arona Ndoffène Diouf, Amsatou Sow Sidibé, l’ingénieur Bruno d’Erneville et peut-être le journaliste Latif Coulibaly. Ils incarnent tous l'espoir et sont inconnus au bataillon des hommes politiques. Ils symbolisent non seulement la rupture mais le renouveau, le type de sénégalais dont a décrit les initiateurs du mouvement rap Y en a Marre dans leur déclaration du 19 mars 2011.Ce sénégalais qui en ras le bol excusez-moi de l'expression et continue de crier son désespoir au grand dam de ces politiciens véreux.
« -Y EN A MARRE DES DELESTAGES QUI FONT MOURIR DES NOURISSONS DANS LES CRECHES DES HOPITAUX,
-Y EN A MARRE DE TOMBER MALADE SANS POUVOIR ACCEDER AUX SOINS PRIMAIRES,
-Y EN A MARRE DE DEVOIR BASARDER MA RECOLTE, APRES PLUSIEURS MOIS DE DUR LABEUR DANS LES CHAMPS
-Y EN A MARRE DE LA VIE CHERE,
-Y EN A MARRE DE L’ECOLE ET DE L’UNIVERSITE BLOQUEES,
-Y EN A MARRE DES JEUNES SOLDATS SENEGALAIS QUI PERDENT LEUR VIE EN CASAMANCE,
-Y EN MARRE DES POPULATIONS DE LA BANLIEUE QUI PLOIENT DANS LES EAUX VERDATRES DES INONDATIONS ALORS QUE LE DOMAINE PUBLIC DE LA CORNICHE EST OCCUPEE ILLEGALEMENT PAR DES INDIVIDUS SANS AUCUN MERITE ;
-Y EN A MARRE DE L’IMPUNITE,
-Y EN A MARRE DE LA CORRUPTION QUI GANGRENNE NOTRE SOCIETE,
-Y EN A MARRE DE LA TRANSHUMANCE QUI DETRUIT LA MORALE ET LA CONVICTION EN POLITIQUE,
-Y EN MARRE D’UNE CONSTITUTION VIOLEE SANS RETENUE ; Y EN A MARRE ! Y EN A MARRE¨ !
-Y EN A MARRE AUSSI DE MOI-MÊME, toujours résigné sans me soucier de l’avenir de ma communauté.
-Y EN A MARRE DE MON COMPORTEMENT IRRESPECTUEUX AVEC LE BIEN PUBLIC
-Y EN A MARRE DE PISSER DANS LES RUES
-Y EN A MARRE DE MONTER DANS UN CAR RAPIDE SURCHARGE, DE VOIR LE POLICIER ENCAISSER LES CHAUFFEURS SANS LE DENONCER
-Y EN A MARRE DE RESTER A NE RIEN FAIRE FACE A L’INSALUBRITE DANS MON QUARTIER
-Y EN A MARRE DE CRITIQUER, TOUJOURS CRITIQUER SANS JAMAIS PRENDRE LA PEINE DE M’INSCRIRE SUR LES LISTES ELECTORALES».
Nous sommes tout simplement écœurés de voir nos dirigeants brader notre économie au nom d'une certaine Françafrique qui n'a pas encore finie de révéler le rôle des chefs d'États africains dans ce scandale inimaginable.
Ces litanies de devoirs et de droits caractérisent la société sénégalaise. Nous avons surtout marre des hommes politiques qui ne respectent aucuns de leurs engagements et nous sommes lasses de voir toujours les mêmes têtes ou les mêmes habitudes revenir. Que ceux qui ont eu le privilège par le passé de contribuer d’une manière ou d’une autre aux bonnes destinées du parti au pouvoir aient au moins la décence de se taire et de se faire oublier. Libres à eux de se présenter, ils en ont le droit mais de grâce un peu de respect.