CHANGEMENT QUAND TU NOUS TIENS

Un technocrate comme chef de gouvernement

En choisissant Adjibou Soumaré (ancien ministre du budget) comme 1er ministre, le président Abdoulaye Wade privilégie le travail au détriment de la politique, mais en même temps rassure les bailleurs de fonds sur la gestion financière du pays. Comme le souligne Jacques Morisset économiste principal de la Banque Mondiale pour le Sénégal: « une gouvernance renforcée va avoir un impact positif certain sur le développement du secteur privé et l’efficacité des dépenses publiques, deux défis pour le pays, mais également sur le flux des investissements étrangers vers le Sénégal », c'est dire que les politiciens ne sont plus crédibles aux yeux de la population sénégalaise, habituée aux discours démagogues. Nous voulons du concret non pas à l'image de ceux qui se réclament de la génération du concret, mais de ceux qui en se levant le matin éprouvent des angoisses quant à leur avenir. Ce n'est pas la première fois que les sénégalais se disent au moins avec des technocrates les choses vont changer. Mamadou Lamine Loum ancien ministre du budget et Papa Ousmane Sakho qui occupait ce poste de ministre de l'économie des finances et du plan vers les années 1996 ont été des exemples et leurs discours technocrates redondants sur l'augmentation du taux de croissance n'étaient pas pour donner de l'espoir aux populations qui avaient du mal à comprendre l'incidence de ses chiffres par rapport à leurs réalités quotidiennes. Il est vrai que ces statistiques sont signifiantes, mais concrètement sur le terrain on a du mal à les quantifier. Combien de fois a t-on changer de ministres surtout pour le secteur de la santé dans le dernier septennat?..., et pour en arriver à la conclusion que seul le dialogue avec les professionnels de la santé pourrait changer la situation. Le professeur Awa Marie Coll Seck responsable de département à l'ONISIDA, imminente personnalité dans le domaine de la santé a occupé ce poste pendant des années et rien n'explique jusqu'à présent sa destitution, si ce n'est des considérations politiciennes. Malgré les efforts comme le plan "sésame" qui assure la gratuité des soins aux retraités – encore que les populations qui en ont le plus besoin sont écartées à savoir les paysans et autres professions sylvopastorales – et le tout dernier que le chef de l'État vient de prendre – mesure que nous saluons au passage – pour la prise en charge gratuite des malades du cancer, la situation dans ce domaine est désolante. Allez faire un tour à l'hôpital de Grand Yoff où les risques d'infection sont tellement grands, même pour les personnes saines. L'environnement est inadéquat (les eaux de pluies de la dernière inondation y stagnent toujours) avec des moustiques en permanence, des toilettes insalubres, vétusté du matériel etc. Les médecins sont démunis sur le plan matériel et l'année dernière j'ai été témoin d'une scène, le médecin était obligé d'attendre que son collègue du dessus termine avec le stethescope pour pouvoir le récupérer rien que pour ausculter un malade. Le jour où les ministres de la république pourront s'y faire hospitaliser ne serait-ce que pour des maladies sans gravité, alors c'est ce jour que l'on pourra se dire qu'il y a du concret. Certes force est de constater que des changements sont visibles sur le plan des infrastructures au Sénégal avec les constructions des centres commerciaux un peu partout dans la capitale pour désengorger les rues de Dakar envahies par les marchands ambulants. L'acquisition d'un local de commerce reste toujours hors de portée du petit commerçant qui face à la main mise de la plupart des locaux par les grands commerçants – forcément avec la complicité des politiciens – , éprouvent toutes les peines pour être propriétaire. Tout le monde fait du commerce au Sénégal pour la simple raison qu'il n'y a plus d'autres alternatives. Même si la pauvreté a baissé de 10% selon le rapport de la Banque Mondiale, quatre travailleurs potentiels sur dix sont sans emploi ou sous-employés.(voir le rapport 2007 de l'IDA (association internationale de développement), une institution de la Banque Mondiale qui vient en aide aux pays les plus pauvres, concernant le Sénégal. De grâce du concret tout en réfléchissant aux propos de Rousseau qui disait que : « jamais on ne corrompt un peuple souvent on le trompe » , alors gardons nous donc de le tromper même si on le jure devant le chef de l'Etat, qui a juré devant le peuple...


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Version imprimable | Actualités | Le Mardi 03/07/2007 | 0 commentaires