Une merveille au pays de la Téranga

Le lac rose

Les concurrents du rallye Paris-Dakar le connaissent bien, puisque l'arrivée de la course était prévue dans cet endroit. Avez-vous vu le lac rose?

 Telle est la question posée aux nombreux touristes qui viennent visiter le Sénégal. Non, alors vous avez raté une découverte. Situé dans la banlieue dakaroise à une trentaine de km de la capitale, le lac attire de plus en plus de touristes à cause de l'important gisement de sels dans ses eaux, qui lui donnent cette couleur rose. Profond de 3 m et d'une superficie de 3 km2, le lac est depuis 1970, une source de revenus pour les populations riveraines. Tous les jours, Hommes et femmes s'adonnent à cette activité pénible d'extraction du sel, qui est ensuite exportée dans toute la sous-région. Avec comme seule arme, le courage, pieds nus et sans aucunes protections, le sel est extrait au prix de multiples souffrances physiques. A force de faire ce travail, la plante du pied en prend un coup, elle se fissure et laisse pénétrer l'eau salée. Avec le port très lourd des bassines remplies de sel et sous le soleil ardent, ces travailleurs sont abandonnés à leur triste sort. Et pourtant, ce site a été proposé par le ministère de culture en 2005 comme patrimoine mondial de l'Unesco. Ce qui est désolant, c'est l'absence d'initiatives gouvernementales pour valoriser ce patrimoine. Pas d'hôtels aux alentours, pas de guides officiels, pas de navettes de bus ou de cars, aucunes infrastructures. Une piste complètement poussiéreuse mène à ce lieu, et si par malheur vous ne disposez pas de véhicules, les charrettes sont là pour vous menez dans un long trajet rocailleux et poussiéreux. Gouverner c'est prévoir, le ministère du tourisme et celui de la culture semblent ignorer cette maxime.En construisant simplement  des cases – seul spectacle qui s’offre à vos yeux, les cases servent de dortoirs aux travailleurs– sur le site ,avec  des buvettes pour se  rafraichir, le lieu serait plus agréable. Des personnalités l'ont visité, mais aucunes traces de leurs passages pour conserver la mémoire de ce lieu. Que serait une visite d’excursions pour les élèves sénégalais, qui arrivés sur place sont obligés d’écouter les jeunes vendeurs d’objets d'arts, transformés pour la circonstance en conservateur… Quelle étrange transmission pour les générations futures ! Les grands chantiers, c'est aussi revaloriser, rentabiliser notre patrimoine culturel.

Version imprimable | Actualités | Le Jeudi 19/07/2007 | 0 commentaires