L'omerta sénégalaise

ou la loi du silence

Le principe d'accepter les opinions autres, n'est-ce pas le principe de la démocratie. Il me semble qu'au Sénégal une terreur sans partage règne sur la nation avec des affaires non élucidées (détournements de fonds (chantiers de Thiès ...), bavures policières ( sur le jeune leader de l'opposition Talla Sylla en octobre 2003 qui s'est à présent retirer de la scène politique, Domingo Lopy dans les locaux du commissariat de police de Kolda–http://www.raddho.africa-web.org/nouveau_site/pdf/
communiques/2007_04_17_mort_de_Lopy.pdf – agressions de militants de l'opposition le vendredi 8 juin lors de la visite de Wade à Paris– crimes dont la dernière connue remonte au 3 juin dernier avec le meurtre du jeune Modou Diop à Darou Mousty (collectivité locale du Sénégal) lors de la campagne législative dans les luttes de positionnement à Kébémer entre militants du Parti démocratique sénégalais. Les dérives s'enchaînent à un tel point que la population s'interroge sur ce climat laxiste. « Et si Latif avait raison » pour reprendre le titre du film de Joe Gaï Ramaka (cinéaste sénégalais), relatant l'assasinat de l'ancien président du conseil constitutionnel, que serait l'actuel paysage politique? C'est dire que la situation n'est guère reluisante en témoigne le rapport 2007 de Amnesty international–http://thereport.amnesty.org/fra/Regions/
Africa/Senegal –
A l'heure où d'autres défis liés à notre développement économique nous interpellent, nous devons concentrés nos efforts ailleurs que sur des agissements aussi vils, qui ternissent à jamais l' image du pays. Même la culture, le droit à l'information sont bafoués, sinon comment s'expliquerait l'absence du livre dans les librairies sénégalaises de l'écrivain journaliste Latif Coulibaly– Affaire Me Sèye : un crime sur commande (L’harmattan, 2005) – Le titre de son dernier livre (le 3e essai sur la vie politique) intitulé: Une démocratie prise en otage par ses élites qu'il s'apprête à publier est assez révélateur du comportement des acteurs politiques.
Toutes ces considérations nous amènent à poser la question fondamentale de l'indépendance de la justice. Loin de jeter un discrédit sur l'institution judiciaire mais simplement revoir son fonctionnement, faire de la justice un instrument au service du peuple loin de toutes influences politiques. Des juges nommés, il est vrai ne veut pas dire des juges corrompus, s'ils étaient élus par un corps constitués de personnes de bonne moralité, ils gagneraient en autonomie et n'hésiteraient pas à aller jusqu'au bout de leurs missions.
Qui seront les nouveaux membres du gouvernement?, nous le saurons certainement dans les prochains jours.

Version imprimable | Actualités | Le Mardi 12/06/2007 | 0 commentaires