Crise institutionnelle au sommet de l'Etat

Quand l'éxécutif se brouille avec le législatif

L'histoire a commencé quand M. Macky Sall, l'actuel Président de l'Assemblée Nationale et ancien premier ministre avait convoqué à l'Assemblée nationale M. Karim Wade, fils du Président et responsable de l'Anoci (Agence nationale chargée des travaux de l'Organisation de la conférence islamique) pour être entendu sur la gestion des fonds de l'agence. Le président de l'organe législatif a ce droit que lui confère les textes notamment l'article 44 du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale qui stipule que: « les commissions peuvent entendre toute personne qu'il juge utile de consulter. S'il s'agit d'un agent de l'Etat, l'avis du ministre dont il relève est nécessaire. En cas d'avis défavorable, le ministre doit en préciser le motif. Le président de l'Assemblée Nationale saisi peut soumettre la question au président de la République ».
C'était l'acte de trop pour le président de la République qui manifestement n'était pas d'accord et le fit savoir M. Sall qui faut-il le rappeler a été le directeur de campagne du Président. Les députés libéraux majoritaires proche du camp présidentiel s'opposent aux souhaits du Président de l'Assemblée Nationale en évoquant l'article 44 qui évite à M. Karim Wade une audition. ce dernier était d'ailleurs tout à fait disposé à se prononcer sur cette affaire en demandant comme condition, une médiatisation, puisque comme le stipulent les textes les auditions sont privées.
M. Macky Sall s'obstine et c’est la brouille entre l’ancien premier ministre, et le président Abdoulaye Wade. La conséquence qui en découle, c’est l’affrontement sur fonds de textes, d’une part des proches de M. Sall et d’autre part des proches du Président et de son fils. Finalement cette audition tant souhaitée du Président de l’Assemblée Nationale ne se réalisera pas pour la simple raison que le Président avait refusé de donner son aval.
Cette situation extrêmement tendue qui dure toujours par querelles interposées, n’est pas pour favoriser un climat propice à la bonne marche des institutions. Déjà de nombreuses voix se sont élevées pour tenter de décrypter l’atmosphère avec notamment la médiation de hautes autorités politiques et religieuses. Du côté de l’opposition, le mot d’ordre est la tenue d’assises nationales en vue de clarifier la gestion politique du Sénégal. Le chef de l’Etat avait formulé un niet catégorique pour y participer et la société civile sénégalaise que l’opposition a sollicitée travaille dans le sens d’amener les principaux antagonistes à la table de négociation. M. Amadou Mactar Mbow, ancien directeur général de l’Unesco a été approché pour justement présider ces assises.
En mars le Sénégal va accueillir le 11e sommet de l’OCI et pour donner une meilleure image de la démocratie sénégalaise, il este tant d’apaiser les esprits et de se concentrer sur les principales préoccupations des populations. Actuellement la capitale sénégalaise est entrain d'être sécurisée avec les forces de l'ordre qui multiplient les râfles jours et nuits. Jamais autant de mémoire de sénégalais, une telle sécutité n'a été déployé, c'est dire que le gouvernement sénégalais entend maître en oeuvre tous les moyens pour la réussite de cette grande manifestation prévue à Dakar du 10 au 14 mars 2008.
Le fonds Koweitien en contribuant  largement à l'organisation de ce sommet (à hauter de 100 millions de dollars, a permis aux autorités sénégalaises de réhabiliter et d'embellir la corniche Ouest, lieu de rencontre des délégations étrangères.
C'est la gestion de ce fonds qui est à lorigine de la tentative de convocation du fils du Président de la République M. Karim Wade. En attendant la bonne tenue de cette manifestation qui honore le Sénégal, la capitale sénégalaise s'apprête à accueillir ses hôtes dans la pure tradition sénégalaise: la Téranga.

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Version imprimable | Actualités | Le Mercredi 30/01/2008 | 0 commentaires